.....< Les riches n’ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer.
Ils les font travailler
les gens
comme ils disent.
Ils ne fond pas le mal eux-mêmes,
les riches.
Ils payent.
On fait tout pour leur plaire,
et tout le monde est bien content.
Pendant que leurs femmes sont belles,
celles des pauvres sont vilaines.
C’est un résultat qui vient des siècles,
toilettes mises à part.
Belles
mignonnes,
bien nourries,
bien lavées.
Depuis qu’elle dure
la vie n’est arrivée qu’à ça.
Quant au reste,
on a beau se donner du mal,
on glisse,
on dérape,
on retombe dans l’alcool qui conserve les vivants et les morts,
on n’arrive à rien.
C’est bien prouvé.
Et depuis tant de siècles qu’on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous
sans qu’il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d’extraordinaire
que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d’autres animaux l’avaient laissée.
Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait.
Des vagues incessantes d’êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous,
et cependant
on reste là,
à espérer des choses...
Commentaires
michel.mouchart... a écrit le Permalien
.....< Les riches n’ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer.
Ils les font travailler
les gens
comme ils disent.
Ils ne fond pas le mal eux-mêmes,
les riches.
Ils payent.
On fait tout pour leur plaire,
et tout le monde est bien content.
Pendant que leurs femmes sont belles,
celles des pauvres sont vilaines.
C’est un résultat qui vient des siècles,
toilettes mises à part.
Belles
mignonnes,
bien nourries,
bien lavées.
Depuis qu’elle dure
la vie n’est arrivée qu’à ça.
Quant au reste,
on a beau se donner du mal,
on glisse,
on dérape,
on retombe dans l’alcool qui conserve les vivants et les morts,
on n’arrive à rien.
C’est bien prouvé.
Et depuis tant de siècles qu’on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous
sans qu’il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d’extraordinaire
que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d’autres animaux l’avaient laissée.
Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait.
Des vagues incessantes d’êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous,
et cependant
on reste là,
à espérer des choses...
Même pas bon à penser la mort
qu’on est. .....>
Livre ( Voyage au bout de la nuit. ) Céline .
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